Le Moniteur universel

Un peu d'histoire:

"Le Moniteur universel", souvent appelé simplement "Le moniteur", est un journal français fondé en 1789.
Au départ ce journal s'appelait la "Gazette nationale", et "le moniteur universel" n'était que le sous-titre.
Il ne changera de nom qu'en 1811, nom qui lui restera à travers l'histoire.

Ce qu'il faut surtout savoir, c'est que "Le moniteur", a été le journal officiel du gouvernement français au début de l'an VIII jusqu'à Napoléon III, avec une seule pause pendant les cents-jours.

Je publierai donc des bulletins du moniteur de temps en temps pour décrire la campagne Virtua Napoléonica du point de vue français.
Mon point de vue sera clairement antimonarchiste, il ne tiendra qu'à mes adversaires de publier d'autres journaux ou des pamphlets pour pourrir la réputation de Napoléon...

Le premier consul de la république française et son homologue de la république de Naples ont officiellement signé un traité d'alliance défensive hier, à Turin.
A présent le sort de nos deux nations contre l'adversité ne font plus qu'un.
Tout citoyen de nos deux républiques a toujours dans son cœur cette même passion de la liberté et de l'égalité entre les hommes. Ce lien unique et indestructible qui rassemble à jamais les hommes d'un même pays est maintenant partagé avec nos frères de l'autre côté des Alpes.

Nos valeureux soldats de l'An II, ces appelés qui ont remporté de grandes victoires sous les ordres du consul Bonaparte, à l'époque général de l'armée d'Italie, ont apporté avec eux ces valeurs qui font la grandeur de la France à nos frères italiens. Ils peuvent être fiers ces conscrits devenus des vétérans donc les plus braves forment la garde consulaire. Les graines de la révolution qu'ils ont semé en Italie ont maintenant donné des premières pousses qui deviendront bientôt de solides arbres. Leur exemple a contribué à la création des républiques italiennes, dont la république de Naples, dont nous saluons la ferveur aujourd'hui et avec laquelle nous sommes liés.

Et si par malheur les tyrans tentaient d'abattre cette belle république pour revenir aux anciennes lois serviles opprimant le peuple italien, il ne tiendra qu'à nous, peuple français, de prendre les armes pour se porter au secours de nos frères et repousser l'ennemi royaliste au delà des Alpes orientales comme nous l'avons déjà fait. Nous pourrions même pousser jusqu'à Vienne faire couler le sang bleu, pour mettre un terme une fois pour toute aux ambitions dévorantes des monarchistes!

Aux Armes Citoyens!

Peuple français! Alors qu'une courte paix avait été signée avec nos ennemis d'hier, que nos valeureux soldats de l'an deux sont retournés dans leur foyers et que nous espérions enfin voir la fin de nos souffrances, des cris de guerre se sont fait entendre à Vienne!
L'archiduc, le père de l'autrichienne qui nous a affamé pendant tant d'années ne veut la paix qu'en échange de l'Italie.

Quel français libre et amoureux de sa liberté accepterait de vendre ses frères napolitains, vénitiens, milanais ou romains contre une vague promesse de paix?
Quel français ne défendrait pas les droits que son père a acquit dans le sang de nos ennemis contre l'avidité d'un tyran dont la soif de pouvoir conduit son peuple à la ruine?
Quel français courberait l'échine devant la barbarie des rois et la menace des despotes?
Si un d'entre nous était capable de cela, il ne serait plus un frère, il ne serait plus un citoyen, il ne serait même plus un homme.

Les bannières tricolores auréolées de gloire nous rappellent au combat citoyens! Revêtons nos uniformes, chargeons nos besaces de munition et graissons nos fusils! Reformons nos compagnies, rassemblons nous en brigades, et nos armées marcheront vers l'est en chantant "ça ira". La liberté, en chantant, nous montrera la voie, ni les hordes d'esclaves envoyés par l'ennemi, ni le Rhin en crue, ni les Alpes enneigés ne pourront protéger les monarchistes de notre colère. Ni les sabres, ni les fusils, ni la mitraille des tyrans ne nous arrêteront. Nous ferons monter le père à l'échafaud comme sa fille avant lui, et la guillotine mettra fin à nos ennemis dans le sang bleu des Habsbourgs.

L'heure est grave!

Alors que les troupes républicaines volent de victoire en victoire à l'est, nos ennemis se sont massés à nos frontières.
L'Angleterre, l'Espagne, le Portugal et l'Empire Ottoman ont formé une coalition contre les républiques sœurs de France et de Naples, avec un seul but : Asservir les citoyens qui ont gagné leur liberté.
Au sud, les troupes des Bourbons d'Espagne ont franchi les Pyrénées et menace nos villes. Les Portugais les suivent de près, il faudra tout le courage des conscrits de l'armée des Pyrénées pour vaincre cette menace.
A l'ouest, sur nos côtes, les frégates espagnoles croisent au large de Nantes, tandis que la Manche est recouverte de navires de ligne anglais. La guerre sur les mers sera rude, la marine a besoin de marins aguerris et d'artilleurs de talent pour que nos navires puissent capturer les navires ennemis.

Ainsi citoyens, dans cette heure sombre, la république appelle tout ses fils à prendre les armes pour combattre les tyrans et les despotes qui veulent nous envahir. La nation est en danger, et seul un élan fraternel de courage et de sacrifice de tous les hommes disponibles pour servir sous les drapeaux pourra nous permettre d'espérer la victoire!

La liberté guide nos pas!

Citoyens, le fruit de notre dur labeur a payé!

Alors que les tyrans se sont ligués contre nous, nous avons pris les armes pour défendre notre patrie et nos valeurs. La république a appelé ses enfants à venir verser leur sang, et nous avons répondu d'un cri de guerre unanime qui a fait trembler une fois de plus les despotes du monde entier!

Sur les mers, nos marins ont repoussé l'ennemi le sabre à la main! Le navire amiral français, le Bucentaure, sur lequel était l'amiral Pierre de Villeneuve, a hissé le jour de la bataille décisive un message qui restera gravé dans l'histoire de notre nation:
"La république s'attend à ce que chacun fasse son devoir."
Chaque marins français ce jour là a répondu à l'appel, et les navires anglais ont sombré dans la Manche, rendant vulnérable à notre grande armée le corps d'invasion ennemi qui occupe Calais.

Au sud, alors que le corps d'armée du général Davout a été stoppé devant Bilbao, le corps d'armée du général Lannes a écrasé l'ennemi devant Saragosse, tandis que le premier consul a remporté une brillante victoire aux portes de Barcelone.
Nul doute que le moral des armées royalistes est au plus bas suite à ces défaites mémorables.

En Italie, les armées de nos frères napolitains repoussent inlassablement les autrichiens et leurs alliés espagnols ou turcs. Ils ont pris goût à la liberté et feront tout pour la défendre avec autant d'acharnement que nous. Soyons fiers de nos frères d'arme qui combattent à nos côtés!

Aussi, en ce jour, réjouissez-vous fils et filles de la liberté. La république tient bon! Avec le courage de ses soldats et le génie de ses généraux, elle repoussera les vagues d'ennemis et marchera jusque dans les palais des rois ennemis pour mettre fin à ces guerres meurtrières!

Alors que nos armées victorieuses au sud ont renversé le despote d'Espagne et que nos braves défenseurs au nord repoussent les anglais dans la Manche, les consuls œuvraient à présent pour qu'une paix juste et honorable soit signée entre les différents peuples.
Malheureusement, alors que tous les efforts sont faits pour trouver le moyen de vivre en pays dans une nation où la liberté et l'égalité sont les lots de tous les citoyens, de sombres monarques œuvrent dans le sens contraire pour que la tyrannie prennent le dessus.

Se sentant dépassé par la puissance les armées révolutionnaire, l'archiduc d'Autriche a appelé à l'aide les prussiens qui nous ont à présent déclaré la guerre.
Le premier consul, à l'annonce de cette nouvelle, a rappelé sous les drapeaux les vétérans d'Espagne des IIème, VIIIème et IXème corps qui rêvaient déjà de profiter de la douceur de leur foyer et qui reprennent les armes pour défendre la patrie menacée:

"Soldats ! L’ordre de votre rentrée en France était déjà donné, des fêtes triomphales vous attendaient. Mais des cris de guerre se sont faits entendre à Berlin. Nous sommes provoqués par une audace qui demande vengeance."

« Soldats, je suis content de vous. »

C'est ainsi qu'a commencé le discours de notre Empereur, Napoléon premier, qui a été élu par le peuple le 18 Février dernier.
A peine couronné à Notre-Dame de Paris, il a roulé à vive allure vers le front prussien où les troupes l'attendaient pour la bataille.
Et au soir de cet affrontement sans merci, il s'est adressé à nos valeureux soldats dans ces termes:


"Vous avez, à la journée du Luxembourg, justifié tout ce que j'attendais de votre intrépidité ; vous avez décoré vos aigles d'une immortelle gloire. Une armée de sept mille hommes, commandée par les meilleurs généraux de Prusse, a été, en moins de quatre heures, ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s'est noyé dans le Rhin. Quarante drapeaux, les étendards de la Leibguard, cinquante pièces de canon, vingt généraux, plus de trois milles prisonniers, sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vantée, et en nombre supérieur, n'a pu résister à votre choc, et désormais vous n'avez plus de rivaux à redouter. Ainsi, vous avez tué dans l'œuf cette quatrième coalition qui se dressait contre vous. La paix ne peut plus être éloignée ; mais, comme je l'ai promis à mon peuple avant de quitter Paris, je ne ferai qu'une paix qui nous donne des garanties et assure des récompenses à nos alliés.

Soldats, lorsque le peuple français plaça sur ma tête la couronne impériale, je me confiais à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux. Mais dans le même moment nos ennemis pensaient à la détruire et à l'avilir ! Et cette couronne de fer, conquise par le sang de tant de Français, ils voulaient m'obliger à la placer sur la tête de nos plus cruels ennemis ! Projets téméraires et insensés que vous avez anéantis et confondus ! Vous leur avez appris qu'il est plus facile de nous braver et de nous menacer que de nous vaincre.

Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous ramènerai en France; là, vous serez l'objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire, "J'étais à la bataille du Luxembourg", pour que l'on réponde, "Voilà un brave". "