Botschaft des Königreichs Preußen ( Ambassade Prussienne )

Le message passa de mains en mains ; le courrier russe, le secretaire de l'ambassade, l'ambassadeur russe à Berlin, la poche de l'ambassadeur, le ministre des affaires extérieures prussien, le frère du Roi, puis le Roi, puis sa femme Louise, puis sa maîtresse, puis le Roi. Ce dernier décida de le lire enfin une bonne fois pour toute, se disant qu'il aurait du y jeter un coup d'oeil un peu plus tôt.

Reiner-Maria von Hutten, diplomate impérial arriva en grande pompe à Franktfurt sur ordre du Kaiser.
Il dut pour cela manquer la dernière pièce pour piano de Franz Shubert à Vienne, ce qui fait que le diplomate était passablement contrarié.
D'une rectitude légendaire, ses récentes aigreurs lui donnaient un masque glacial lorsqu'il fut autorisé à entrer dans les appartements royaux.

Il donna la lettre frappée du sceau de l'aigle à l'intendant prussien afin que celui-ci le déclame à son roi:

Mon très cher ami,
Un de nos espions en France a pu nous transmettre le dernier exemplaire de ce torchon révolutionnaire que les français nomment Das Moniteur
Les nouvelles sont alarmantes: Napoleon, ce sous-officier auto-proclamé sauveur de la révolution a conclu une alliance militaire avec le royaume de Naples.
Le nabot corse a en outre la prétention de nous menacer directement, nous! A Vienne! En voilà assez, cette entité française de par sa simple existence menaçait déjà la stabilité de l'empire, mais à présent, les visées expansionnistes sont claires. Une véritable peste populaire menace à nos portes!
Et si nous sommes concerné par ce fléau , vous le serez bien vite à votre tour! Aussi je vous enjoint de réfléchir à notre offre de collaboration militaire que je vous présente ici.
Préparons et unissons nos forces pour écraser cet imposteur dès que l'occasion se présentera!

[excuse-moi j'avais pas vu ton message hier ]


le Roi avait passé la soirée avec ses conseillers, la situation était grave, la France préparait ses armées, et accusait sans façon les royautés d'Europe. En plus de s'allier avec Naples, elle commençait à avoir de bonne relation avec les pays-bas. Tard dans la nuit, l'intendant importa une lettre au diplomate, lui proposant des appartements pour pouvoir dormir ici, même si il était pas très dangereux de voyager la nuit.
La lettre disait ceci :

Mon très cher ami,
Oui l'heure est grave, mais pensez-vous vraiment que la France souhaite déjà mettre en péril une si jeune république en affrontant les grands royaume ?
N'étant sur de rien, la Prusse sera prête le moment venu. Mais malheureusement les relations entre la France et les Pays-bas m'inquiètent. je ne pourrais complètement vous soutenir si il s'avère que les pays-bas sont avec les français.

Ludvig Manderström demanda à être reçu à L'Ambassade du Royaume de Prusse. L'affaire devait être urgent, car il n'avait fait aucune halte à l'une des tavernes de Berlin avant de se rendre en ce lieu...
Une fois introduit, il donna à son interlocuteur un pli qui contenait ceci :


- Au Roi de Prusse,

Nous, Gustav IV Adolf von Schleswig-Holstein-Gottorp, Roi de Suède, au nom de notre pays, de son Riksdag et de son gouvernement, vous informons que face à l'agression que la Russie vient de réaliser en faisant pénétrer ses navires dans nos eaux territoriales sans autorisation de notre part, nous nous voyons contraints de placer notre pays en état de guerre vis-à-vis de la Russie.

De plus, ce pays se rangeant de fait aux côté des nations belliqueuses qui attaquent l'Autriche-Hongrie et par là-même toutes les nations défendant le droit, nous nous sommes aussi vus contraints de déclarer la guerre à la gouvernement Français et à au gouvernement Napolitain.

Que Dieu garde en sa bienveillance les hommes de bonne volonté.

Gustav IV Adolf von Schleswig-Holstein-Gottorp
Monarque souverain du Royaume de Suède.

L'ambassadeur Igor Petrovitsch Tchernikov en poste à Berlin se rendit au Palais du roi prussien. En chemin il croisa nombre de régiments nouvellement levés, qiu se rendaient à l'ouest, combattre les républicains victorieux.
Arrivé devant le secrétaire particulier du souverain allemand, il expliqua, après les politesses d'usage, la raison de sa venue.

"Le Tsar paul Ier, victime il y a peu d'un incroyable attentat, commandité par d'éminents ressortissants britanniques, a pris des mesures sans appel à l'égard de celle que les français appellent, à juste titre, "perfide Albion". Nous aimerions que le souverain prussien entérinâ lui aussi ces mesures de rétorsion économiques et militaires. Le principal point concerne l'entrée de la Baltique par le détroit de Sund ; la flotte de guerre prussienne devrait s'engager à épauler celle de l'empire russe pour assurer le contrôle total de la Baltique. Aucune escadre étrangère n'y serait tolérée.

Bien sûr, vous n'êtes pas sans savoir que le Tsar a récemment pris fait et cause pour les patriotes polonais. Au delà de sa sincérité à l'égard de leur courage et de leurs souffrances, il pense aussi que laisser un tel peuple opprimé équivaut à aider directement les propagandes républicaines ; il désire donc recréer le royaume de Pologne, en le plaçant cela va de soi sous son protectorat, et ce afin de garantir la nouvelle nation face aux potentiels agresseurs.
Il se trouve que la moitié des terres polonaises sont actuellement occupées par la Prusse. Mon Tsar se voit peiné de vous informer que dans l'éventualité où votre Majesté refuserait d'adhérer à sa politique anti-anglaise d'une alliance navale dans l'espace balte, il ne pourrait trouver les arguments pour empêcher les patriotes polonais de prendre Varsovie, à la tête des armées russes qu'ils commandent.

Il espère donc de tout coeur que vous ne vous méprendrez pas en pensant qu'il vous impose un odieux chantage, mais que vous saurez voir l'intérêt expresse qu'il y a, en ces temps troublés, de s'unir entre monarchies dignes de ce nom, contre toutes les dépravations dont souffre l'Europe - aussi bien républicaines que britaniques."

A la lecture de la lettre, Le roi Frederick Guillaume III de la maison Hohenzollern fut d'abord ulcéré.
Puis tenta après avoir retrouvé son calme de lire entre les lignes.
Pourtant il n'arrivait pas à trouver la moindre allusion à quelque chose qui le satisfasse.

Il sentit sa grande colère le reprendre qui allait inévitablement déclencher les nombreux et agaçants tics qui secouaient sa mâchoire et sa nuque à chaque fois qu'il s'emportait.

Il relut à nouveau la lettre et commençait à comprendre. Pour autant, il se devait de réagir énergiquement.

Une courte lettre fut rédigée:

Nous, Roi de Prusse, ne voyons dans cette requête que confusion et coup de force. Les patriotes polonais ne recevront pour toute réponse que le châtiment qu'ils méritent si une sérieuse menace de seddition se confirmait.
D'autre part, nous avons avec la couronne britannique d'étroits accords de collaboration en vue de la guerre menée contre le Tyran Corse. Nous ne sacrifirons pas cette collaboration sur l'autel d'un proposition issue de la racaille de Warzsawa.

Nous espérons ceci dit que sa majesté le Tsar voudra bien reconsidérer sa position. Nous sommes au courant des rumeurs qui courent sur l'attentat perpétré sur la personne de Paul 1er , mais rien ne nous indique avec certitude que l'Angleterre soit directement impliquée. Nous pensons que le Tsar entre dans une logique de durcissement envers l'Angleterre qui ne nous concerne pas et ne justifie pas une telle prise de position à notre égard.

Nous sommes prêt à une entrevue avec le Tsar. Toute collaboration entre la Russie et la Prusse sera bienvenue, malgré nos différences de point de vue; nous sommes persuadé de pouvoir trouver un point d'entente. Y compris sur le sort de la Pologne puisque cela tient tant au coeur du tsar.

Par ailleurs, Toute nouvelle menace à demi-mots nous verra agir en conséquences et de manière énergique

Annonce officielle du Roi Frederick Guillaume III:

Après une entrevue avec notre voisin, le Tsar pavel 1er, Tsar de toutes les Russies, il a été décrété que:

Les Patriotes polonais cesseraient toute agitation en Prusse orientale. En vertus de quoi, la noblesse polonaise aura droit de régence à Cracovie et Warzawa. Bien entendu, sous l'égide des souverains de Prusse et de Russie.

_ Nous, roi de Prusse trouvons intolérables les agissements récents des agents oeuvrant au nom de la couronne britannique, et afin de montrer notre solidarité envers la personne du Tsar, nous nous joignons à la Russie pour lancer le blocus du détroit de Sund.

_De fait, la Prusse a donné son accord pour forger un pacte défensif avec la Russie.

A messieurs les ambassadeurs de Suède, du Royaume-Uni, de Prusse et de Russie

Messieurs,

L'Empire ottoman s'était joint à la III° Coalition pour se porter en défense de l'Autriche, victime de la lâche agression de la République Napolitainne, soutenue par son mauvais génie français. Le retrait, tout à fait compréhensible, de l'Autriche de cette alliance remet en question notre propre participation.
Pour des raisons tout aussi compréhensibles, nous préférons privilégier une alliance avec nos voisins continentaux : le Royaume de Prusse et l'Empire de Russie. Alliance que leurs majestés, le Kaiser de Prusse et les Tsar de toutes les Russies ont bien voulu accepter.

Nous regrettons les desaccords qui existent entre nos anciens et nos nouveaux alliés. Nous espérons qu'ils pourront être bientôt dépassés, dans le but de présenter un front commun aux appétits de l'ogre français et de ses alliés, qui mettent l'Europe à feu et à sang.

Allah akbar
Selim III, Commandeur des croyants