Le destin du peuple Thrace

SEPT 179 BC.
Bysance. Discours du Roi SEuthès III au conseil des clans:
Honorables membres du conseil, il est temps que s'accomplisse le destin de notre peuple.
Longtemps nous avons été confiné dans cet espace étroit entre la mer et les montagnes de l'ouest.
Vous qui êtes les gardiens de nos traditions orales, vous savez qu'il fut un temps où nos ancêtres étaient puissants des deux côtés des montagnes, des deux côtés de la mer.
Herodote ne disait-il pas que parmi tous les peuples, les Thraces étaient les plus grands?
Vous savez que depuis l'expansion des Daces en des âges sombres, nombreux sont nos frères de sang qui vivent, malheureux, de l'autre côté de la frontière; gouvernés contre leur grès par des chefs barbares.
Je dis: il est temps de leur offrir la liberté que nous avons nous-même reconquise! Il est est temps que nos frères nous rejoignent!

Aussi, moi, Seuthès III, par la grâce de Zeus et d'Orphé, j'ai décidé de mener le fier peuple Thrace sur les chemins de la GUERRE pour lui donner ce qui lui revient de droit, ce qui lui a longtemps été refusé par la force ou la méfiance, ce qui lui a été spolié depuis les âges glorieux de nos ancêtres!

Je vous promets une guerre courte et victorieuse, d'ici quelques mois, les cités Daces plieront sous la valeur de nos hommes! [/center]


Ainsi, par ce discours le peuple Thrace venait de déclarer la guerre aux Daces.
Après le vote, et lorsque le roi quitta la séance, beaucoup d'agitation s'ensuivit parmi les membres du conseil. Les plus jeunes, promus par Seuthès lui-même étaient d'ardents partisans de la guerre de conquête du Roi.
Les anciens, méfiants, avaient encore le souvenir des souffrances que la guerre de libération avait causé au peuple Thrace.

Le général Cratèros, vétéran des dernières campagnes de libération contre les macédoniens leva les troupes en hâte. Celles-ci comptaient de nombreuses jeunes recrues, mais aussi un corps de vétérans qui suivraient Cratéros jusque dans le Tartare.

FEV 177 BC.
Seuthès devait choisir sa robe d'apparât parmi la dizaine que ses esclaves personnels lui tendaient, mais il avait la tête ailleurs; et repassait non sans satisfaction dans son esprit le fil des événements récents.

Un cavalier était revenu porter la nouvelle au Roi 3 mois plutôt: la cité de Securisca avait été prise sans trop de pertes par le général Cratéros. Celui attendait les ordres pour continuer sa route vers Zernes.

Beaucoup d'évènements s'étaient enchaînés depuis. Les puissants souverains d'Orient avaient finalement renoncé à la guerre et s'étaient détourné du sort de la Dacie depuis que celle-ci , d'après certaines sources, était devenue de force un protectorat germain.
Seuthès avait réfléchi longuement et après des tractations avec ses farouches alliés du Septentrion, il avait donné la marche à suivre à son général fidèle.

Lorsqu'en Decembre 176, des nobles Daces étaient venu à sa rencontre pour parlementer et demander la paix, Cratéros savait quoi leur répondre:

Mon Roi a ceci à vous dire:
Nous sommes prêt à vous proposer plus que la paix; donnez-nous les clefs de la cité de Zernes, dont vous aurez auparavant évacué la garnison. Reconnaissez les souverains de Thrace et de Scythie comme Juges de la destinée et jurez-leur aide militaire lorsque cela vous sera demandé.
En contrepartie, vous recevrez un don de 20 000 sersterces , et vous bénéficierez de la protection militaire et économique de l'alliance d'Axaïna.
Epargnez à votre peuple du sang et des larmes et soumettez vous à notre jugement et vous gagnerez la sécurité et la richesse.
Refusez et Zernes sera notre par la force, et plus encore si nous le désirons.

Après plusieurs jours, la délégation Dace se présenta au général avec la réponse qu'espérait le Vétéran des guerres d'indépendance. La cité de Zernes serait livré et le royaume Dace devenait protectorat, à ce titre il entrait dans l'alliance d'Axaïna. Quiconque avait des prétentions sur la Dacie devrait en répondre aux souverains Thraces et Scythes.

D'autres bonnes nouvelles venues d'Orient lointain vinrent au Roi:
Après plusieurs décennies d'âge sombre, un nouveau puissant souverain venait commencer son règne chez les Parthes. Et ce monarque semblait disposer à renouer la vieille alliance entre Parthes et Scythes. Voilà qui devrait assurer la tranquillité à l'Est.

Seuthès jeta son dévolu sur la robe de pourpre et d'or, et se prépara à prononcer son discours devant le conseil de clans, plus que jamais sûr de sa force.

JUIN 177 BC.
Assemblée des Clans.Marcianopolis.

Seuthès se leva et prononça son discours de la voix la plus solennelle et pesante possible:

Mes frères, le royaume Thrace libre traverse ses jeunes années la tête haute. Tous, nous pouvons être fier de la bonne tenue de nos villes, de nos villages, de notre richesse nouvelle et de notre puissance.
Cependant, n'oubliez jamais d'où nous venons; et avec quelle douleur nous dûmes conquérir cette liberté et ces richesses.
Je vous le dis aujourd'hui, qui a exploité le sang des jeunes hommes de nos villages durant de longues années pour leur soif de conquête?
Qui a asservi sans vergogne et méprisé la Thrace?
Si ce n'est les rois de Macédoine.
Hors, la macédoine est toujours là. Si elle n'est plus assez puissante pour nous asservir, qui peut dire si elle ne cherche pas à recouvrer son ascendant de Jadis? des rumeurs disent que les Fils des Diadoques cherchent à rétablir la puissance d' Alexandre le Honnie.

Aucun de nous ne peut oublier le passé et pour garantir notre futur, il faut frapper mes frères. Oui, frapper avant que la pique du Joug ne revienne nous surprendre.
Je dis: Prenons à la Macédoine ce qu'elle nous a pris! Libérons-nous à jamais du passé!
A la guerre!!

Des applaudissements retentirent. Plus que jamais, la police politique de Seuthès III était puissante, elle bénéficiait de la côte de prestige de son chef et grossissaitt en égale proportion.
Aussi bien peu de voix s'élevèrent pour constester cette décision qui risquait d'avoir beaucoup de conséquences...

Mars -173.
Depuis le début de la guerre des balkans, Seuthès III avait dirigé d'une main de fer les opérations et fait taire les septiques, de grès ou de force.
Même lorsque le conflit s'éternisait, et que les pertes s'accumulaient, le roi avait tenu bon, et mettait en avant le fait que les braves guerriers thraces saignaient à blanc l'armée macédonienne, et que, dans cette guerre d'usure, le royaume héllène s'approchait de l'effondrement, la moitié de ses cités étant ruinées; tandis que la Thrace n'avait quasiment rien perdu de sa puissance. Les grecs auraient bientôt leur caisses d'or vides et ne pourraient plus intervenir.
Les macédoniens ne tarderaient pas à accepter ses conditions de paix, très honorables
Pour 1 soldat Thrace tombé, 3 macédoniens ou grecs le suivent dans l'Hadès! Avait-il coutume de proclamer après chaque rapport de bataille.

Mais c'était jusqu'à l'ingérence arménienne dans ce conflit.
Ces perfides orientaux avaient, sous couvert de mercantilisme neutre, offert des mercenaires au roi Karanus.
Même alors, Seuthès ne s'inquiétait pas.
Nous allons défaire cette bande de mercenaires, comme nous avons battu la plupart des armées devant nous auparavant, leurs cavaliers ne nous font pas peur!

Mais un nouveau rapport était tombé ce matin là, ce n'était plus une question de quelques mercenaires, les espions avaient ramené qu'une armée entière de soldats réguliers arméniens aux couleurs de la macédoine étaient aux portes de la frontière. Parmi ces soldats, on avait compté de terribles cavaliers lourds, carapaçonnés de pied en cap (même leurs montures!) de fer.

Seuthès frappait son trône de rage. Il avait vu juste. Les arméniens avaient délibèremment aidé nos ennemis sous couvert d'une paix factice avec la Thrace.
Ce chien d'Artaxias préfère soutenir les héllènes , son souhait le plus ardent est de voir le royaume thrace courrir à sa perte.
Il préfère avoir des états faibles comme les macédoniens et les grecs à l'ouest pour être tranquille à l'Est, dans sa guerre qu'il appelle glorieuse.

Par le passé, l'alliance d'Axiana avait éventé les projets d'invasion des séleucides dans le but d'aider les deux royaumes du Pont et d'Arménie à se préparer à la guerre.
Ce chacal oriental n'a aucune fiabilité, et ses alliés du pont ne valent pas mieux!
Du temps de Mitrhidate, nous pouvions au moins compter sur une relation stable. Mais ce temps est révolu...
Le souverain se laissait tomber mollement sur son Trône. Le visage vide.
Que faire à présent, que faire...
Ses conseillers ne l'avaient jamais vu ainsi. L'atmosphère était lourde, dans le palais de Marcianopolis...